Depuis l’Égypte antique, les poupées ont été des objets liés à la sorcellerie ou à la magie. Dans la plupart des cas, elles étaient utilisées pour nuire aux personnes que l’on souhaitait représenter. Dans de nombreuses régions comme celles du Bénin en Afrique de l’Ouest, un culte est encore voué à ces objets qui seraient capables de guérir de bien des maux. Qu’elles soient nuisibles ou bienfaisantes, les poupées notamment les poupées hantées sont à la base d’une véritable fascination et de multiples légendes. Connaissez-vous Robert, la célèbre poupée hantée d’Eugène Otto ? Découvrez sa terrifiante histoire.
Sommaire
La poupée d’Eugène
Ceci est l’histoire d’un garçon et de sa poupée qu’il aimait beaucoup. Robert Eugène Otto, peintre et écrivain américain, est le malheureux propriétaire de cet objet maléfique. Maléfique, parce que cette poupée n’est rien d’autre que la demeure d’un esprit mal intentionné. Mais comment donc est-il entré en possession de cet objet qui troublera à jamais son existence ? L’histoire raconte que la poupée lui aurait été offerte par sa nounou quand il n’avait encore que 4 ans. Jusque-là rien de bien particulier sauf si l’on rappelle que cette nounou venait des Bahamas et était une pratiquante du culte animiste du vaudou.
Ce serait donc par pure envie de vengeance en raison des mauvais traitements qu’elle subissait de la part de ses employeurs qu’elle aurait offert au pauvre garçon ce fruit perfide. L’étrange cadeau est une sorte de bonhomme d’environ un mètre fait de pailles et de vêtements usés.
Quand la poupée parla
L’attachement d’Eugène à son cadeau était si intense qu’il lui a même donné son nom. La poupée reçut donc le nom de Robert pendant que lui préférait s’appeler tout simplement gène. C’était son compagnon de jeu, presque son frère tellement leur ressemblance était frappante. Chose étrange quand Eugène faisait une bêtise et qu’il devait subir les réprimandes de ses parents, il disait toujours qu’il n’y était pour rien et que tout était de la faute de Robert, la poupée. Au fil du temps, une telle réaction devenait suspecte et les adultes se demandaient s’il n’y aurait pas une part de vérité dans les propos de leur enfant.
Eugène passait énormément de temps à discuter avec son jouet. Parfois, il avait carrément de vraies conversations avec lui à tel point que ses parents ne savaient plus s’il faisait lui-même la voix de la poupée ou si c’était la poupée elle-même qui parlait. La voix était presque mature et avait une forte tonalité. Leur crainte s’apaisait quelque temps après, mais d’autres évènements finiront par ébranler leur certitude.
D’étranges évènements
Les nuits chez les Otto devenaient de plus en plus terribles. Les parents entendaient parfois la poupée rire ou pleurer durant toute la nuit. Les cauchemars d’Eugène devenaient fréquents et il pouvait émettre des cris stridents en pleine nuit réveillant ses parents qui en sursaut accourait pour voir ce qui n’allait pas.
Une fois, ce fut un bruit étrange de bazar qui se fit entendre dans la chambre du jeune garçon en pleine nuit. On aurait dit que quelqu’un cherchait quelque chose. À leur arrivée dans la chambre, les parents n’en crurent pas leurs yeux. Toute la pièce semblait avoir subi le passage d’un ouragan. Les meubles étaient en désordre et Eugène apeuré était sur son lit indexant sa poupée et répétant tel un mantra que c’était la faute de Robert, pas la sienne.
Apparemment, il n’était pas le seul à être intrigué par la poupée. Les voisins de la famille avaient déjà à plusieurs reprises constaté que la poupée se trouvait à différents endroits de la maison des jours où personne ne s’y trouvait. Quant aux parents eux-mêmes, ils reconnaissent avoir constaté que la poupée avait différentes expressions et qu’elle semblait parfois se déplacer sans aucune intervention humaine. La décision fut prise de mettre Robert dans le grenier. Cette solution allait redonner à cette maison le calme et la quiétude qu’elle méritait et Robert finit par y être oublié durant plusieurs années.
Le retour d’Eugène
Les années passèrent et les parents d’Eugène finirent par mourir. La maison lui revenait donc et c’est ainsi qu’il décida d’y retourner. À présent marié et vivant de son art, la peinture, il fait son retour dans cette maison qui l’a vu grandir. Avec Anne, Eugène va s’installer dans la maison sans lui avoir toutefois parlé du fameux locataire du grenier.
Un jour, il lui fait comprendre qu’il compte aménager une chambre pour Robert au grenier. Anne n’y comprend rien. Elle n’a jamais entendu parler de Robert. Quand il lui montre la poupée, elle est prise d’un fou rire. Face à l’étrange attitude de son mari, elle se dit que ce sont des manies d’artiste.
Le grenier est donc entièrement aménagé pour accueillir l’hôte de marque. Anne commence à avoir des appréhensions et trouve la poupée très hostile. D’ailleurs, elle ne met jamais les pieds au grenier. Son mari lui semble consacrer tout son temps au mieux-être de la poupée au point où un jour il annonce que celle-ci ne supporte plus d’être cloîtrée dans le grenier et aimerait avoir une fenêtre dans sa chambre. À cet instant, Anne commence à s’inquiéter de l’état de santé mentale de son mari. Par ailleurs, des faits étranges se produisent. De nombreux enfants affirment avoir vu la poupée se déplacer à l’intérieur de la maison. Interrogé par sa femme à ce sujet, Eugène affirme que cela est bien possible.
Le plombier et la mort d’Eugène
Eugène devient irascible et colérique. Il s’en prend aux meubles et accuse Robert d’être responsable de ce qui lui arrive. Un jour, ils font appel à un plombier pour effectuer des travaux dans la chambre de Robert. Ce dernier ne restera pas longtemps dans cette chambre puisqu’il a pris les jambes à son cou. Interrogé, il racontera qu’il lui semblait que la poupée se déplaçait et qu’elle n’était jamais au même endroit toutes les fois qu’il sortait et qu’il revenait dans la chambre.
Dans ces derniers jours, le moral d’Eugène devenait de plus en plus orageux. Il était très désagréable envers Anne. Il passait ses nuits dans la chambre de la poupée délaissant son lit conjugal. Il mourut en 1974. À sa mort, Anne s’en alla après vendu la maison. Elle prit soin de remettre Eugène dans le grenier.
Autres propriétaires, mêmes histoires
La maison trouva preneur. Il faut croire que l’histoire de la poupée ne s’était pas ébruitée. Les nouveaux propriétaires ne mirent pas longtemps à se rendre compte que quelque chose d’anormal se tramait dans leur maison. Ils entendaient à plusieurs reprises des bruits étranges et des rires dont ils ignoraient l’auteur. Parfois, ils percevaient des bruits de pas ou des meubles qui bougeaient. Ils finirent par se rendre compte que la poupée se trouvant au grenier semblait se déplacer seule dans la maison.
Ils affirmèrent avoir imaginé que c’était de mauvaises blagues qu’ils se faisaient l’un à l’autre. Ce n’est que bien plus tard qu’ils se mirent à suspecter la poupée. Ils ne trouvèrent d’autre solution que de l’emballer dans un carton. Un autre propriétaire eut la malchance d’acquérir cette maison avec le cadeau du grenier. C’était un couple ayant une petite fille de 11 ans. Celle-ci s’enticha de Robert dès qu’elle le trouva et refusa de s’en débarrasser. Les manifestations n’allaient pas tarder.
Une nuit pendant que toute la famille était dans les bras de Morphée, un cri strident retentit. C’était la petite fille qui criait de toutes ses forces. Quand ses parents arrivèrent, elle était apeurée et affirma que c’était la poupée qui aurait essayé de s’en prendre à elle. Quoi de mieux pour alerter ses parents consciencieux qui décidèrent de se débarrasser de cette poupée gênante ? On raconte que bien des années après, cette fille serait toujours sous le choc de ce qu’elle a vu cette nuit-là. Elle continue d’affirmer que la poupée était vraiment possédée et qu’elle avait l’intention de lui ôter la vie.
Une œuvre d’art ?
La poupée demeura un moment chez un homme. Il constata qu’elle était assez vieille et que le temps commençait à avoir raison d’elle. Il décida alors de la remettre au Musée Key West Martello qui s’était lancé dans une collecte d’œuvres autour de la vie d’Eugène Otto dont la notoriété était grande dans la région en raison de son art. La poupée maléfique est donc devenue une œuvre phare du musée drainant des milliers de visiteurs amateurs de faits paranormaux.
Dites le mot magique
Pour en rajouter à la légende de Robert, il est dit que pour le prendre en photo, il est impératif de lui demander la permission. Gare à celui-là qui outrepasserait la règle au risque d’avoir des problèmes avec son appareil ou de le retrouver endommagé. Robert n’a pas fini de faire parler de lui. Il fait à présent le tour du monde et est exposé dans de grands évènements réunissant les fanatiques du surnaturel.
Une maison hantée
De nombreuses personnes affirment que la maison d’Eugène Otto serait toujours habitée par une entité. Des témoins auraient constaté des activités dans la maison comme si quelqu’un y résidait toujours.
Robert au cinéma
L’histoire intrigante de cette poupée a même trouvé un écho favorable au cinéma. Elle aurait servi d’inspiration à Don Mancini pour sa très célèbre poupée nommée Chucky dans le film Kids Play.
Des poupées diaboliques
En dehors de Robert, on dénombre de nombreuses autres poupées ayant atteint la notoriété en raison de leurs mystérieux caractères.
- Annabelle : l’histoire raconte que cette poupée fut offerte à une étudiante en 1970. Une fois chez elle, cette poupée se serait mise à crier en pleine nuit demandant de l’aide et une fois, elle aurait essayé de tuer le petit-ami de l’étudiante. C’est grâce à l’intervention des célèbres démonologues Ed et Lorraine Warren que la poupée a pu être scellée définitivement dans un coffrage béni par un prêtre. Prenez garde de la provoquer. Le dernier qui a osé toquer contre sa prison de verre pour se marrer fut retrouvé mort des heures après dans un mystérieux accident.
- Letta : cette poupée fout vraiment les jetons. Trouvée en 1972, par Kerry Walton, cette poupée serait l’œuvre d’un marionnettiste tzigane. Elle servait à conserver l’âme d’un mort comme le confirmeront le morceau de crâne qui y a été retrouvé et ses cheveux qui s’avèrent être de vrais cheveux humains. Son propriétaire aurait essayé de s’en débarrasser en la vendant sur Internet, mais le jour de la livraison, la poupée est restée coller à la banquette comme si elle s’opposait à ce qu’on la vende.
- Mandy : d’origine britannique ou allemande, cette poupée en porcelaine a été offerte au musée Quesnel en 1991 par une femme un peu trop pressée de s’en défaire. Conservée par le musée, cette poupée va être à l’origine d’un véritable sentiment de malaise. Le personnel du musée ainsi que les visiteurs affirmeront à plusieurs reprises avoir vu la poupée les suivre du regard. Par ailleurs, toutes les photos où elle apparaît semblent floues.